Fort d’un instrumentarium varié, l’ensemble ApotropaïK a pour vocation de renouveler l’approche des répertoires médiévaux par un regard jeune, sensible et vivant. Son nom curieux puise sa signification dans le grec apotropein (ἀποτροπή) qui exprime l’idée du détournement, rappelant la fonction des tropes primitifs : l’invention par l’ajout et la réappropriation. Réinvesti en histoire de l’art, le terme s’associe à la fonction des gargouilles de nos cathédrales gothiques, celle de conjurer le mauvais sort à l’extérieur du sanctuaire. Il invite à se détourner des idées reçues et de traditions interprétatives datées afin de servir une musique, qui, malgré l’éloignement, nous apparaît aujourd’hui encore dans tout sa modernité et sa fraîcheur initiales.
Éclos dans les murs séculaires du CNSMD de Lyon, l’ensemble a approfondi la pratique de ces répertoires auprès de grands spécialistes tels que Pierre Hamon, Anne Delafosse, Raphaël Picazos et Angélique Mauillon. Depuis lors, la démarche de l’ensemble associe un travail de recherche et de compréhension des sources à une attention portée à la créativité et à l’émotion.
Ses membres sont pour la première fois réunis en novembre 2015 à l’occasion des célébrations de l’Année France-Corée placées sous la cotutelle de l’Institut français. Cet événement marquant débouche sur la fondation de l’ensemble en 2016, prélude à des invitations régulières à la saison de concerts-rencontres du Centre de musique médiévale de Paris au musée de Cluny (Musée national du Moyen-Âge). ApotropaïK a également été amené à se produire dans divers festivals et institutions de renom en France et en Europe comme Mars en Baroque (Marseille), le MAfestival (Brugge-BE), le Gröpelinger Barock Festival (Bremen-DE), le Festival de Sablé (Sablé-sur-Sarthe), le York Early Music Festival (UK) ; à la Cité de la Voix (Vézelay), La Courroie (Entraigues-sur-la-Sorgue), la Fondation Royaumont, le Théâtre de Caen…
Son répertoire s’étend du XIIe au début du XVe siècle, des premiers chants de troubadours à l’orée de la Renaissance. L’ensemble manifeste un intérêt particulier pour la monodie instrumentale ou vocale, à l’instar des estampies françaises et italiennes ou des Cantigas de Santa María. Il approfondit également les répertoires polyphoniques des XIVe et XVe siècles autour des corpus emblématiques que sont le Codex Chantilly ou le Chansonnier cordiforme, tout en croisant l’apport de sources instrumentales alternatives, telles le Codex Faenza ou le Buxheimer Orgelbuch.
En novembre 2017, ApotropaïK remporte le 1er prix lors du 2e Concours International des Journées de musiques anciennes de Vanves. Ce succès est renouvelé en 2019 au Concours Jeunes talents du festival Sinfonia en Périgord, ainsi qu’en 2022 au York Early Music International Young Artists Competition où l’ensemble se voit récompensé de trois prix (Friends of York Early Music Festival Prize, Cambridge Early Music Prize, Eeemerging+ Prize).
Depuis 2023, l’Ensemble ApotropaïK est en résidence à la Fondation Royaumont.
Photo Jim Poyner
www.apotropaik.eu | facebook | instagram |
